L'escalade : entretien avec un passionné
Portrait d’un sport en plein essor
Émile Couture-Michaud
Expert-technique d’escalade et ouvreur de voies
C’est en 2010 – au retour d’un voyage au Pérou, où il est tombé amoureux de la montagne – qu’Émile a commencé à faire de l’escalade au CEPSUM en tant qu’étudiant. L’escalade est rapidement devenue sa principale passion. En 2013, il est engagé par le CEPSUM à titre d’expert-technique afin de non seulement surveiller le mur d’escalade, d’y donner des cours, mais aussi d’y ouvrir des voies (une voie constitue le chemin par lequel un grimpeur atteint le haut d’une montagne, d’un rocher ou d’un mur).
Émile Couture-Michaud, en séance de grimpe sur paroi naturelle
Breveté par la FQME comme Moniteur Premier de cordée Sportif Rocher, Émile Couture-Michaud pratique l’escalade depuis maintenant presque 10 ans. Ayant terminé ses études en philosophie à l’Université de Montréal, il se consacre aujourd’hui à l’enseignement de l’escalade à temps plein. Il donne des cours dans plusieurs centres d’entrainement, dont sa propre école, La corde libre. Nous nous sommes entretenus avec lui afin qu’il nous en dise plus au sujet du métier d’ouvreur de voies.
Raconter une histoire, à l’aide d’une paroi
Les voies des centres d’escalade ne demeurent pas toujours les mêmes, autrement les grimpeurs habitués s’en lasseraient. Au bout d’une certaine période, on enlève chaque prise et on les repositionne afin de créer de nouvelles voies amenant avec elles leurs lots de nouveaux défis.
Celui qui coordonne la rotation et s’assure de l’équilibre des voies dans un centre d’escalade se nomme chef ouvreur. Il travaille de pair avec une équipe d’ouvreurs qui effectuent le démontage et le remontage des voies. Contrairement à ce que l’on peut penser en observant une voie pour la première fois, le positionnement des prises est loin d’être aléatoire ! Il s’agit du résultat d’une réflexion sur les mouvements et les enchaînements que l’on souhaite créer pour les grimpeurs.
Émile (en haut) et son collègue s’affairent à construire de nouvelles voies sur le bloc au CEPSUM
La satisfaction d’un ouvreur réside dans l’observation des utilisateurs de la voie qu’il aura créée. Si les grimpeurs montent selon la mise en scène qu’il a prévue, il sera comblé.
« Un bon ouvreur va être capable d’imposer un cheminement. Si tu vois un grimpeur qui ne fait rien de ce que tu as prévu, tu auras échoué à ton travail d’ouvreur. Au contraire, si tu vois que les mouvements que tu as planifiés sont les seuls possibles et qu’un grimpeur réussit à atteindre le sommet de ta voie selon cet enchainement précis, tu sens qu’il a écouté ton histoire. » – Émile Couture-Michaud
Tu veux en savoir plus ?
Crédits: Inclut des images créées par bady qb – « Indoor rock climbing » • Christoph Deinet – « Climbing “Fun Terminal” (5.12a). » • Le Parisien – « Fontainebleau, 100 ans d’escalade » • Rachel – « Loving life » • Tommy Lisbin – « Bouldering » • Tommy Lisbin – « This is a shot of Lou Leading pitch 3 of RightOn a Classic route in Joshua Tree National Park. » • Derick Anies – « Chalk bag » • x ) – « untitled image » • Fré Sonneveld – « Orange rock tower » • Tom Evans – « Jorgeson, belayed by Caldwell, on Pitch 15 »